Terrain linguistique sur la langue kango

Kujath with Michel Eza Mimolokwaye and Edmond Enguse, two primary Kango consultants, July 2023

Photo: Kujath avec Michel Eza Mimolokwaye et Edmond Enguse, deux locuteurs du kango et informateurs principaux, juillet 2023

En juin et juillet derniers j’ai séjourné en République Démocratique du Congo durant quatre semaines pour effectuer une recherche linguistique de terrain sur la langue kango qui est parlée dans quelques villes en bordure du fleuve Uélé. Le kango, une des deux langues avec le même nom, est une langue de la famille bantoue. L’objectif de cette étude de terrain était de finaliser la collecte de données de notre projet de recherches qui porte sur une analyse en linguistique comparée, d’une part, mais aussi, d’autre part, ce fut l’occasion pour moi d’établir des liens avec des locuteurs Kangos pour une future documentation de la langue kango dans le cadre de ma thèse.

La planification et le déroulement d’une enquête de terrain mènent à des déroulement et résultats inattendus. On souhaiterait pouvoir entretenir de bonnes relations avec la communauté qui pratique la langue, et, si possible, pouvoir continuer à travailler avec eux pendant longtemps. Surtout lorsqu’on a, comme moi, choisi la pratique de leur langue comme sujet de thèse. Cependant, le processus de sélection d’une langue spécifique à etudier est généralement un processus isolé, qui démarrera en amont de la prise de contact avec la communauté de la langue en question. Ceci rend l’étude plus intense sur le terrain en ce qui concerne la recherche documentaire, et en particulier, quand un des objectifs secondaires de l’étude est de découvrir s’il existe de nouvelles langues non encore documentés.

Généralement, les communautés qui parlent ces langues non documentées habitent dans des lieux difficiles d’accès. Ces langues se limitent parfois à de la communication domestique, et la communication en dehors de la communauté se fait en langue véhiculaire. Aussi rentrer en contact avec la communauté sans introduction préalable et demander d’être inclue dans une pratique intime sera compliqué tant pour les chercheurs que pour la communauté́. Pour la chercheuse que je suis, il est nécéssaire d’avoir l’humilité de rentrer dans un contexte où l’on est l’intru. Pour la communauté qui recoit, je peux imaginer la patience et la bienveillance nécessaire pour accueillir quelqu’un dans sa vie, sa maison et son intimité et répondre quotidiennement aux milliers de questions propres à la recherche. J’ai une immense reconnaissance pour l’ensemble de la communauté kango qui m’a accueillie et a accepté de travailler avec moi. J’ai hâte de pouvoir continuer de travailler avec eux dans le futur.

Photo: Kujath avec Anyame Beke Mandele Paye et un groupe de pêcheurs Bakango qui ont assisté à la collecte de vocabulaire culturel, juillet 2023

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