19-26 novembre 2019: visite à Kisangani

BANTURIVERS@UNIKIS

Première visite officielle à l’Université de Kisangani et du « teambuilding » sur le terrain

Ma dernière visite à Kisangani date de bien longtemps. Neuf années sont passées depuis « l’Expédition Boyekoli Ebale Congo 2010 » qui a été l’instigateur du projet BANTURIVERS. Mon collègue Emmanuel Ngbanga est encore venu au MRAC pour un stage dans le cadre de son projet de doctorat, mais concernant le projet BANTURIVERS, les échanges avec lui et les autres collègues de l’Université de Kisangani ont suivi le chemin électronique. Après presque une année que le projet a commencé, il était temps d’organiser des discussions en direct et c’était l’objectif principal de mon court séjour à Kisangani. En plus, j’étais impatiente de retrouver le terrain, et nous avons donc débuté le terrain du projet en équipe.

Pour cette mission à Kisangani, nous étions trois membres de l’équipe BANTURIVERS : David Kopa wa Kopa (doctorant en linguistique, ULB – UNIKIS), Shingo Takamura (postdoc en anthropologie, ULB) et moi-même (Birgit Ricquier, coordinatrice, linguiste, ULB). David était sur place depuis le 5 novembre, Shingo et moi, sommes arrivés deux semaines plus tard. Les premiers jours de notre séjour ont été consacrés aux visites officielles, réunions et du réseautage. Nous avons reçu un accueil chaleureux à l’Université de Kisangani, où les autorités de l’université, de la faculté et du “Département de Lettres et Civilisations africaines” ont insisté sur l’importance de notre collaboration, et ont exprimé l’espoir d’un partenariat à long terme. Ce qui est effectivement notre intention, et les discussions avec les Professeurs Charles Kumbatulu et Emmanuel Ngbanga et Nicolas Mombaya, François Abuka, et les autres membres du département, nous ont convaincus une fois de plus de l’expertise et du savoir dont notre projet pourra bénéficier los de cette collaboration.

Le vendredi 22 novembre, j’ai eu l’occasion de donner une conférence sur les objectifs et stratégies de recherches du projet BANTURIVERS. L’idée était d’informer les étudiants, collègues et d’autres personnes intéressées par ce type de recherches et ainsi d’expliquer nos objectifs de terrain dans les environs de Kisangani. A ma surprise, l’amphithéâtre de l’Université de Kisangani était rempli d’étudiants, malgré les pluies du matin et d’autres évènements, et les participants nous ont posé un nombre considérable de questions.

Ensuite, nous avons lancé le terrain BANTURIVERS avec une excursion à Batikamondi, un village aux bords du Lualaba, à environ 60 km au sud de Kisangani. Nous étions 11 personnes : quatre motards, un assistant de recherche, trois membres du département, et nous trois (David, Shingo et moi). Cette courte distance a été une vraie aventure. On nous avait conseillé de prendre des motos vues les mauvaises conditions de la Route Nationale N°3, surtout en saison de pluies. Ensuite, après quelques heures de route, nous sommes arrivés à Wanie Rukula, un village qui s’est étendu pendant les dernières semaines et qui est devenu un arrêt important. J’avais lu au journal que le pont sur le Maiko s’était effondré. Il  n’était plus possible de traverser avec des véhicules, mais des piroguiers de Kisangani ont eu l’idée de faire commerce en faisant traverser des motos, des passagers et des biens d’un bord à l’autre de la rivière. Après une courte distance, nous avons laissé les motos dans un village, et avons continué à pied pendant une heure, en traversant la forêt inondée. Nous avons été  accueillis par les autorités du village qui nous ont proposé une visite guidée, et ensuite l’équipe BANTURIVERS s’est mise au travail.

Batikamondi est un village leka. Il y a surtout des pêcheurs, dont la langue est au centre du projet de thèse de David. Leka, ou bien mokpá, est une langue bantu orientale, dont l’inventaire de phonèmes suggère une histoire de contacts. L’objectif de notre visite était de déterminer si le village pouvait convenir au terrain linguistique et également à la partie anthropologique du projet, mais malheureusement, l’inventaire local des techniques de pêche appliqués était moins satisfaisant que souhaité, ce qui signifie que Shingo devra continuer ses recherches et trouver une autre communauté qui utilise des techniques plus traditionnelles.

En plus de l’intérêt scientifique de notre court séjour de terrain, le weekend présentait surtout l’occasion d’un teambuilding. Cela a permis de mettre en commun nos expériences de terrain, d’observer le talent de recherches et d’organisation de notre équipe, et aussi de discuter avec les collègues de Kisangani et ainsi de faire mieux connaissance entre nous. Au retour, le dimanche soir, le teambuilding a continué : le département nous avait invités pour un repas convivial et délicieux, autour duquel nous avons discuté avec les autres professeurs et assistants. Mon dernier jour à Kisangani a été marqué par d’autres rencontres, entre autres une visite au CEREDAF, le Centre de Recherches de Danses africaines, où on a été accueilli par le Prof. Lisingo Tofofa.

J’ai été ravie d’être de retour en RDC, de nouer de nouveaux liens et de constater que l’équipe BANTURIVERS était prête pour le terrain. Les résultats suivront d’ici peu…

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